👑 Galette des Rois : qui aura la fève cette année ? 👑
Cette année, on le sait, on va encore passer le mois de janvier à se goinfrer de frangipane et à se disputer parce qu’on a trouvé tonton dans la cuisine en train de palper la galette pour être sûr d’avoir la fève. Mais quand on y pense, manger le même gâteau chaque année à période fixe, pour trouver une figurine cachée dedans et ensuite passer la journée, fier comme un paon, à arborer une couronne en papier… C’est un peu excentrique, non ? D’autant plus que nous sommes les seuls au monde à perpétuer cette tradition ! Alors, si cette année, au mois de janvier, vous vous demandez pourquoi vous gobez vos parts de galette jusqu’à l’écœurement juste pour trouver la fève avant votre frère/sœur (qui l’a eue trois ans d’affilé, donc c’est vraiment pas juste, et il y a sûrement collusion avec les parents) alors que vous avez VRAIMENT passé l’âge, lisez ce qui suit et vous saurez tout sur l’origine de la galette des rois et de la fève !
Origine de la galette des rois et de la fève, une tradition vieille comme Hérode
Bien qu’elle soit aujourd’hui consommée le jour de l’Épiphanie Chrétienne (enfin, officiellement – officieusement, on sait tous qu’on bâfre pendant tout le mois de janvier), la galette des Rois n’a pas d’origine religieuse ! Certains religieux avaient d’ailleurs essayé de l’interdire au XVIIe siècle, sans grand succès, et pour cause : la frangipane a de solides arguments gustatifs.
En réalité, tout porte à croire que cette coutume remonterait à l’époque des Romains. Ils célébraient alors les Saturnales, la fête du solstice d’hiver rendant hommage au dieu Saturne, et partageaient un gâteau dans lequel se cachait une fève. Pour l’occasion, chaque familia se réunissait autour de la même table, sans différence de statut, maîtres comme esclaves. L’enfant le plus jeune – et donc innocent – devait alors se cacher sous la table, et choisir un destinataire pour chaque part de gâteau, guidé par le dieu Apollon. La personne élue Roi ou Reine avait le droit de donner des gages aux autres pendant toute la journée.
C’est ensuite que cette tradition sera associée à la célébration Chrétienne de l’Épiphanie et des Rois Mages. Pourtant, aujourd’hui encore, c’est presque la même coutume que celle des Romains que nous célébrons quand nous tirons les Rois !
Des Romains jusqu’à l’Élysée : la galette, une coutume qui perdure
Et cela ne s’arrête pas là : au cours de l’Histoire, la tradition a su se maintenir, à travers les conflits religieux ou politiques et les différents régimes. Eh oui, on l’a déjà dit : la galette des rois a de sérieux arguments.
Au Moyen Âge, le rituel change un petit peu : la galette est coupée en autant de parts que de convives, plus une, la « part du pauvre », que l’on réserve pour la donner à un mendiant qui viendrait taper à la porte. De plus, être le Roi n’avait plus grand-chose d’intéressant : si l’on était choisi, on devait payer sa tournée ! La légende dit même que c’est de là que viennent les petites figurines en porcelaine qui tiennent lieu de fève ; les plus radins ne se privaient pas d’avaler la graine pour éviter de sortir leur porte-monnaie.
À la Cour, quand une dame tombait sur la fève, elle avait le droit de demander au Roi (le vrai, cette fois-ci) une faveur quelconque. Mais Louis XIV décide d’abolir cette tradition, même s’il n’hésitait pas à se livrer à de nombreuses galettes-party avec tous ses courtisans, transformant la coutume en jeu géopolitique, avec plusieurs tables, ayant chacune sa galette, représentant un royaume différent et avec, en plus, des interactions entre ces mêmes royaumes… Enfin bref, une grande partie de Risk, avec plus de bouffe, et à Versailles, quoi.
Comme on peut l’imaginer, la galette des Rois connut un petit moment difficile à la Révolution. En effet, certains pensaient qu’elle portait un message antirévolutionnaire et voulurent la faire interdire. Mais encore une fois, la galette vainquit. Elle fut transformée en « galette de l’Égalité »… Sans fève, pour éviter de perpétuer les injustices de la monarchie, même à table. C’est d’ailleurs cette galette là qui est consommée chaque année à l’Élysée par le président français !
Pourquoi une « fève » ?
📷 pastelmacaron.fashion.pastry
Symbole de fécondité important chez les Romains, la fève était très courante lors des célébrations du solstice d’hiver… Et puis tout le monde en avait chez soi ! Puis, apparaissent les fèves en porcelaine, représentant souvent des nourrissons emmaillotés, toujours en signe de fécondité. On trouve aussi beaucoup de santons, les personnages de la crèche chrétienne. De nos jours, la tradition a évolué, et on peut trouver de tout, même des fèves Simpsons ou Barbie à collectionner !
La recette (magique) de la galette des Rois
La galette la plus consommée en France est la galette à la frangipane : un feuilleté rond, fourré avec une délicieuse crème d’amande (qui nous fait saliver rien qu’en écrivant ces lignes). Toutefois, d’autres galettes sont également populaires : dans le Sud, le gâteau des Rois supplante la galette dans le cœur – et l’estomac – des prétendants à la couronne. Il s’agit d’une brioche parfumée à la fleur d’oranger, recouverte de fruits confits, tout aussi savoureuse que sa collègue. Petite particularité : pour devenir Roi, on doit tomber sur une fève (la graine) mais s’y ajoute aussi un sujet (une petite figurine en porcelaine) pour désigner la Reine !
Pour conclure : la galette des rois est une tradition millénaire qui a bon goût. Elle a surmonté les tempêtes politiques et les tourments religieux et elle est toujours là. Toute résistance est inutile. Résignez-vous, vous vous chamaillerez encore pour la fève cette année, et reprenez une petite part de frangipane, non ?
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